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PREMIÈRE MOITIÈ DU .XVIIe SIÈCLE 277
anciens tissus historiés les cuirs peints et dorés qui se fabriquaient surtout à Malines. Le succès de cette nouvelle invention lit un tort immense aux métiers de Bruxelles.
Parmi les mesures tentées pour résister au courant et aux nouveaux caprices du goût, il convient de rappeler l'ouverture, à Bruxelles même, d'une galerie d'exposition permanente ou pant, à l'imitation de celle qui existait depuis longtemps à Anvers. Les fabricants trouvaient à cette innovation une sérieuse économie de temps et d'argent. Ils s'exemptaient des droits perçus jusque-là par les Anversois, et frappaient eux-mêmes d'un léger impôt les fabricants d'Audenarde ou des autres ateliers qui avaient recours à la publicité de leur halle.
Le directeur de l'établissement faisait en outre des avances sur les marchandises déposées. Il prêtait jusqu'à concurrence des deux tiers de leur valeur.
La mesure était excellente; mais elle venait trop tard, et la décadence provenait de causes multiples et trop graves pour être arrêtée. Tous ces palliatifs reculèrent peut-être la crise finale; mais, au milieu du xvii0 siècle, la grande industrie bruxelloise ne pouvait plus être sauvée.
Si nous examinons rapidement l'état des ateliers de tapisserie dans le reste des Pays-Bas durant la même période, nous assisterons partout au même spectacle. Dans tous les centres importants, la lutte pour l'existence s'organise avec l'appui du gouvernement et des municipalités; mais tous les expédients mis en œuvre ne font que prolonger l'agonie des métiers, frappés à mort par les maux intérieurs et la concurrence étrangère.
Audenarde. — Les tapissiers d'Audenarde, comme ceux de Bruxelles, émigrent en. foule à l'étranger. En vain prend-on des mesures sévères; un certain Bernard de Pourck est arrêté en 1604 sous l'inculpation d'avoir embauché des tapissiers pour la France. Deux ans après, le magistrat prend une mesure plus radicale : une ordonnance du 1er juillet 1606 menace de la confiscation de leurs biens tous les tapissiers qui s'expatrieraient sans autorisation, et enjoint à tous les absents de revenir dans l'année. Vain expédient! l'émigration continue de plus belle.
Marc de Comans et François de la Planche, qui dirigèrent à
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